samedi 15 octobre 2011

"Et pourquoi pas Mendoza?"

Tourmentée par Melancholia, le dernier film de Lars Von Trier téléchargé grâce notre connexion de fou, je peine à m’endormir et ne peux m’empêcher de penser à notre fin du monde à nous : ce 15 janvier, jour fatidique où nous allons immanquablement reprendre l’avion pour l’Europe, direction Poitiers … Retour à une vie terne et studieuse dans une ville désespérément animée par sa masse étudiante, il faut bien l’avouer. Je pense déjà à ces petites habitudes qui vont tant me manquer dans quelques mois : les medialunas que nous allons chercher tous les matins à la panaderia d’à côté, l’haleine encore fétide du réveil ; la délicieuse odeur de friture qui embaume la maison quand nos coloc’ se lancent dans leurs expérimentations culinaires ; les previas au Malbec ou au Trapiche (vins de production locale) avant les grosses soirées de La Plata qui ne commencent jamais vraiment avant une heure du matin ; nos TP de socio du mardi soir ou nous feignons d’avoir lu Bourdieu ou Foucault, nous, incultes de françaises ; ou encore le doux accent brésilien de notre « companero de casa » Mateu quand il nous dit, à toute occasion « a ver, a ver »…

Les cours finissant fin novembre, nous commençons à penser au  mois et demi que nous allons passer à crapahuter sur les chemins. Il y a tellement de choses à voir ici (à condition d’être motivé pour faire 20h de car au minimum)… au point d’avoir la tentation de choisir un des 4 points cardinaux à pile ou face (façon de parler bien sûr, la chose paraissant plutôt difficile) : la magnifique région de Salta, les chutes d’Iguazu que nous n’avons pas encore faites, les montagnes de Patagonie, ou les baleines de Puerto Madrin… A moins que nous n’allions nous faire dorer sur une plage en Uruguay, à deux heures de bateau de Buenos Aires ou faire un tour du côté du Brésil avec nos coloc’ voir Rio et Sau Paulo, ville d’origine de Tabata…  Ou comme d’hab, fidèle à la tradition, nous choisirons à l’arrache au dernier moment, comme pour notre semaine de vacance fin septembre. Es decir, le lendemain de notre anniversaire, à la veille du départ, peut être inspirées par la remise en état (peu concluante) de la maison et le défilé des voisins enragés, où nous sommes dit: « Et pourquoi pas Mendoza ? ».

Finalement nous avons pris un car le lendemain soir pour Cordoba (première étape de notre périple), ville réputée pour sa magnifique université datant du XVIIème siècle et pour ses innombrables églises. En compagnie de Blandine, notre aveyronnaise préférée, nous avons passées trois nuits dans un hostel fantôme de Cordoba (à part deux israeliens qui rôdaient dans la cuisine quand nous mangions notre soupe lyophilisée, pas un chat dans les parages). Très animée la journée, la ville semble endormie le soir, contrairement à tous les endroits que nous avons visité pour le moment en Argentine (peut-être n’étions nous pas dans les bons quartiers ?). Après deux jours à sillonner la ville en long en large et en travers, se traînant de cathédrales en églises jésuites, nous avons voulu voir un peu de verdure. Une heure de car, et nous étions à Jesus Maria, pueblo réputé pour ces estancias jesuisticas (ils étaient partout ceux là). Mais après deux heures de marche dans cette cuidad déserte ressemblant étrangement à l’image que je me fais des villes mexicaines minées par le narco-trafic , nous n’avions toujours pas trouvé ces foutues estances (cimer le guide GeoPlus)… avant de tomber ENFIN au détour d’un chemin sur un petit paradis perdu en pleine nature : un bel édifice de pierre blanche bordé d’un lac . Pour nous récompenser de nos peines, nous avons conclu le séjour en allant manger dans la soi-disante « meilleure-parilla-du-pays », et qui mérite bien sa réputation : j’ai même réussi à avaler (et à apprécier) du boudin noir et des riñones  (ne me demander pas quelle partie du corps c’est, je ne veux même pas le savoir) cuits au feu de bois.












Nous avons repris le car direction Mendoza (enfin !), LA cuidad del vino en Argentine. L’hostel n’avait rien à voir avec celui que nous venions de quitter : victime d’une véritable colonisation anglophone, l’établissement était plein d’australiens, de néerlandais et d’américains (imaginez mon désarroi compte tenu de mon niveau d’anglais…). Mendoza est une très belle ville : elle ne possède pas une architecture aussi riche que Cordoba, mais ces nombreuses plazas verdoyantes et pavées d’azulejos rattrapent largement ce handicap. De plus, la ville est au pied de la Cordillère des Andes, il y a donc mille choses à faire. Avec Vincent, Constantin, Margot et Alice venus grossir nos rangs, nous avons fait du trekking dans les montagnes andines, grimpé jusqu’à l’Aconcagua, point culminant près de la frontière chilienne, descendu le rio Mendoza en rafting (moment mémorable avec nos têtes de suppositoires et nos cris trahissant notre réputation d’aventurier)... Et bien évidemment, incontournable de l’incontournable, nous avons entrepris le Wine Bike Tour : tour des bodegas à vélo avec dégustation des vins régionaux à chaque étape… Ballade de campagne rendue d’autant plus agréable par Marcello, la bombe sexuelle aux yeux couleurs océan (j’en fais trop, vous pensez ?) qui nous servait de guide. Mais pas besoin de faire 2 heures de car pour aller voir la nature, car Mendoza est une ville « tout en 1 » : on y trouve le plus grand parc d’Amérique Latine, le « General San Martin Park » (une sorte de Central Park tropical) avec un grand lac et un zoo et une grande colline (parait-il, mais j’étais trop fatiguée pour y monter ce jour là).  Donc, Mendoza, étape vivement recommandée si vous passez dans la région. Ah oui, et dernière chose, vous y trouverez une immense « rue de la soif » avec tous les bars imaginables pour passez une soirée dionysiaque.  











Revenues dans notre bled depuis maintenant deux semaines, nous continuons de nous la couler douce (non c’est faux : nous avons eu notre premier partiel mercredi, les gars). Aujourd’hui lever 15h, ce soir Fiesta de Disfraces. Sur ce, j'ai la flemme de trouver une phrase un peu stylée pour finir mon article, donc je vous laisse sur votre fin. Salut.

1 commentaire:

  1. je veux bien te croire sur parole pour la bombe sexuelle agnès, j'aurais tout de même voulu voir une photo ;) Je dois me contenter de paysages à couper le souffle...dur la vie

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