Tenir un blog régulièrement est un défi bien plus difficile à relever qu’il n’y parait… Cela va faire un mois que nous sommes en terrain argentin et quatre pauvres articles se battent en duel sur notre pseudo carnet de voyage. Enfin, carnet de voyage est un bien grand mot, car depuis notre court séjour à Buenos Aires nous n’avons pas bougé de La Plata… temps hivernal oblige (10 degrés en moyenne en journée, encore moins le soir) : et oui, nous sommes loin des températures tropicales de nos chères camarades costaricaines. Et puis, nos cours ont officiellement commencé depuis environ deux semaines. Je dis bien « officiellement » car officieusement je ne compte pas le nombre de fois où nous nous sommes levées, à grand renfort de café, la bouche pâteuse du vin de la veille, courant presque sur le chemin de peur d’avoir plus de 15 minutes de retard, pour finalement s’entendre dire que le prof, lui, n’a pas réussi à sortir de son lit. Le rythme est très particulier ici, et cela s‘en ressent dans les horaires universitaires. Nous ne commençons jamais avant 10 heures mais il n’est pas rare de finir la journée à 22h, assommée par quatre heures d’espagnol intensif.
Notre faculté est un monde à elle- seule. Un petit détour par le département de lettre et vous voilà transportés dans un documentaire sur mai 68 : banderoles avec slogans politiques de tout bord (ou presque, les partis de gauche et d’extrême gauche étant sans surprise les plus représentés), tracts distribués par les étudiants à chaque cage d’escalier… et la possibilité de fumer dans la fac (bon, peut-être pas dans les salles de classe non plus), habitude perdue depuis bien longtemps dans nos chers établissements français. Les locaux de l’université sont ceux de toute fac de lettre qui se respecte: je n’irais pas jusqu’à employer le mot "vétuste" , mais on voit bien que les « humanités » comme en France d’ailleurs, sont loin de bénéficier de traitements préférentiels de la part du ministère de l'éducation (il n’y a qu'à regarder la fac de droit juste en face pour se faire une idée).
Les salles de classe sont loin d'être luxueuses et ne compte que peu de place. |
L’ambiance est très « roots » ici, les étudiants faisant des allers-retours, qui pour aller fumer sa clope, qui pour aller se chercher un alfajores à la cafét. Et il y aura toujours un argentin pour amener son maté accompagné d’un grand thermos et le faire partager à ses voisins pendant que le prof monologue sur l’indépendance économique du Rio de la Plata ou le caractère récurrent du populisme dans la politique argentine des années 40. La relation prof-élève est différente ici, les cours étant plus conçus comme des moments de convivialité et de partage que comme un passage obligé en vue d’obtenir un quelconque diplôme. Les argentins qui nous entourent ont en général 24 ans ou plus car il n’est pas rare d’attendre et commencer ses études plus tardivement.
Après ce petit laïus sur le système éducatif argentin, je vais aller me coucher, la nuit dernière à Buenos Aires (oui, parce qu'entre temps [c'est-à-dire entre la fin et le début de l'écriture de cet article] nous avons passé le week-end à BA) n'ayant pas été de tout repos. Nota bene : en vrai (formule peu correcte mais petit clin d'oeil à une personne qui nous est chère à Juliette et moi. Sarah, je t'ai trouvé une rivale de taille), La Plata n'est qu'à une bonne heure de Buenos Aires en "collectivo" (bus, ici). Es decir que la vida loca est à nous pour 28 pesos aller-retour (soit 5 euros). Mettez ces parenthèses intempestives sur le compte de la fatigue. Finies las bromas privadas et autres informations au compte (encore?)-goutte. Voy a soñar.