dimanche 28 août 2011

En la facu y fuera


Tenir un blog régulièrement est un défi bien plus difficile à relever qu’il n’y parait… Cela va faire un mois que nous sommes en terrain argentin et quatre pauvres articles se battent en duel sur notre pseudo carnet de voyage. Enfin, carnet de voyage est un bien grand mot, car depuis notre court séjour à Buenos Aires nous n’avons pas bougé de La Plata… temps hivernal oblige (10 degrés en moyenne en journée, encore moins le soir) : et oui, nous sommes loin des températures tropicales de nos chères camarades costaricaines. Et puis, nos cours ont officiellement commencé depuis environ deux semaines. Je dis bien « officiellement » car officieusement je ne compte pas le nombre de fois où nous nous sommes levées, à grand renfort de café, la bouche pâteuse du vin de la veille, courant presque sur le chemin de peur d’avoir plus de 15 minutes de retard, pour finalement s’entendre dire que le prof, lui, n’a pas réussi à sortir de son lit. Le rythme est très particulier ici, et cela s‘en ressent dans les horaires universitaires. Nous ne commençons jamais avant 10 heures mais il n’est pas rare de finir la journée à 22h, assommée par quatre heures d’espagnol intensif.
 Notre faculté est un monde à elle- seule. Un petit détour par le département de lettre et vous voilà transportés dans un documentaire sur mai 68 : banderoles avec slogans politiques de tout bord (ou presque, les partis de gauche et d’extrême gauche étant sans surprise les plus représentés), tracts distribués par les étudiants à chaque cage d’escalier… et la possibilité de fumer dans la fac (bon, peut-être pas dans les salles de classe non plus), habitude perdue depuis bien longtemps dans nos chers établissements français.  Les locaux de l’université sont ceux de toute fac de lettre qui se respecte: je n’irais pas jusqu’à employer le mot "vétuste" , mais on voit bien que les « humanités » comme en France d’ailleurs, sont loin de bénéficier de traitements préférentiels de la part du ministère de l'éducation (il n’y a qu'à regarder la fac de droit juste en face pour se faire une idée).


Les murs des couloirs sont, sans exagération aucune, tapissés de banderoles et autres affiches politiques, renouvelées tous les deux jours par des étudiants très actifs dans la gestion de leur vie au sein de l'université. "UTOPIA" est le nom d'une des principales organisations étudiantes (ici, le pessimisme n'est pas de mise).
Les salles de classe sont loin d'être luxueuses et ne compte que peu de place. 

 L’ambiance est très « roots » ici, les étudiants faisant des allers-retours, qui pour aller fumer sa clope, qui pour aller se chercher un alfajores à la cafét. Et il y aura toujours un argentin pour amener son maté  accompagné d’un grand thermos et le faire partager à ses voisins pendant que le prof monologue sur l’indépendance économique du Rio de la Plata ou le caractère récurrent du populisme dans la politique argentine des années 40.  La relation prof-élève est différente ici, les cours étant plus conçus comme des moments de convivialité et de partage que comme un passage obligé en vue d’obtenir un quelconque diplôme. Les argentins qui nous entourent ont en général 24 ans ou plus car il n’est pas rare d’attendre et commencer ses études plus tardivement.

Etudiants buvant tranquillement leur maté sur le toit de l'université (servant accessoirement de terrasse). En réalité, ce n'est pas vraiment le toit, notre faculté étant composée de 7 étages, sans compter les trois sous-sol abritant la bibliothèque et les 4 amphis.

Après ce petit laïus sur le système éducatif argentin, je vais aller me coucher, la nuit dernière à Buenos Aires (oui, parce qu'entre temps [c'est-à-dire entre la fin et le début de l'écriture de cet article] nous avons passé le week-end à BA) n'ayant pas été de tout repos. Nota bene : en vrai (formule peu correcte mais petit clin d'oeil à une personne qui nous est chère à Juliette et moi. Sarah, je t'ai trouvé une rivale de taille), La Plata n'est qu'à une bonne heure de Buenos Aires en "collectivo" (bus, ici). Es decir que la vida loca est à nous pour 28 pesos aller-retour (soit 5 euros). Mettez ces parenthèses intempestives sur le compte de la fatigue. Finies las bromas privadas et autres informations au compte (encore?)-goutte. Voy a soñar.




Session pâte dans notre pauvre maison qui a mis plusieurs jours à s'en remettre (par vice de procrastination de notre part, je vous rassure), ce qui n'a pas vraiment plu à notre proprio, soit dit en passant. De gauche à droite : Lucia, Tati, Maialen et Midge (totalement imprononçable pour les hispanophones)

Nous savons varier les plaisirs. Dans une salle des fêtes de Buenos Aires pour les 80 ans (et oui, vous m'avez bien comprise) de la belle-grand mère (je viens d'inventer un nouveau degré de parenté) de Juliette. Au programme : séance powerpoint-émotion sur la musique de Dancing Queen et hommage arrosé de toute la famille à une vie bien remplie. Dulces et vin rouge à volonté.

Buenos Aires ou comment terminer sa nuit après 3 heures de boliche en surplombant la capitale et le Rio de La Plata (qu'on aperçoit derrière) du 19 ème étage d'un très sympathique appartement Barrio Recoleta. Merci à Juliette et ses contacts argentins.

8 commentaires:

  1. l'ex belle grand mère pour être excte!
    et pourra tu prochainement nous faire un cour sur les organisations types utopies ça m'intéresse
    bisous
    gustin

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  2. Très sympa ton article ma petite Agnès :)
    Et merci de la précision Gustin .

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  3. Trop chan-mé le blog BB !
    En vrai, "Déco livres" néo-bourgeoise minimaliste siglée "salon des Nabats" fort sympathique !!

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  4. J'ai kiffé cet article instructif, bien écrit et avec de belles photos ! je vous embrasse mes chatounes !

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  5. AGNES JE TAIME
    TU ES LA PLUS BELLE ET LA PLUS INTELLIGENTE.

    Quand je lis ce que tu as écris, je te vois mangeant une pomme assise sur ton fauteuil retapissé dans un style très Jean Luc et Dominique et tu porte sans doute un short, trop petit pour toi qui laisse apparaitre ta tache de naissance... J'imagine que tu dirais sans doute après un silence qqch que toi seul juge pertinent, ce qui nous ferait exploser de rire avec M et S. Clairement on se moquerait de toi, pédante!
    On ne t'apprécie pas à ta juste valeur je pense, tout comme tes tiroirs de cuisine dailleurs :)
    C'est là que je me rends compte que tu me manques... Ou alors quand je croise ton père au Leclerc qui mm après toutes ces années ne veut pas me reconnaitre...
    <3

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  6. Merci pour les nouvelles, par Agnès je crois.
    D'après la belle photo des toits de BA, on dirait que le rio de la Plata est devenu tout bleu comme la mer. Est-ce qu'il aurait perdu sa couleur chocolat si particulière ?

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  7. Awesome ! c'est génial ! un système éducatif alternatif et novateur où étudier n'est pas une corvée mais un moment convivial ! mais nous sommes tellement réac' en Europe snif...
    Ca a l'air cool, une vraie vie d'étudiant ou le bonheur a l'air passer avant le reste. Je kif, belle vitrine de l'Argentine, bravo Agnes, merci pour ces renseignements !

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  8. Pierre : non le rio de la Plata est toujours de cette étrange couleur, un peu comme la mer du Havre ... En un peu plus jolie quand même :)

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